Patrimoine

Notre Patrimoine !!!

 

En arrivant à ISSANS, depuis le village voisin d’Allondans, par la D37, plutôt sinueuse, nous rencontrons d’abord le cimetière avec son monument aux morts, excentré des habitations, puis après une grande courbe, nous voici dans la Grande Rue de notre paisible village.

Après quelques premiers logis, vous remarquerez, à votre gauche, après un pré, une petite maisonnette adossée au talus, avec une porte en bois de couleur défraîchie, et quatre fenêtres, deux sur le côté gauche et deux en façade, abritant autrefois une forge.

Juste à côté, dans le prolongement, un bâtiment communal plus imposant, toujours accolé au talus, avec une grande et haute porte cochère centrale se terminant en demi-lune, de couleur marron « passé », flanquée de chaque côté de deux petites fenêtres-lucarnes en demi-cercle, de petite taille, avec également deux autres identiques sur le côté droit surmontées d’une porte assez haute ; chacune de ces ouvertures a été garnie de défenses en fer forgé, ce qui rend cette bâtisse assez originale.  Autrefois ce bâtiment servait de local de distillerie. L’alambic a été remplacé par un appareil au bain marie, en partenariat avec les communes de Laire et Raynans. Nos « bouilleurs de crus » se rendent à Raynans pour la distillation.

Il abrite le pressoir municipal, de belle importance, toujours en état de fonctionnement. Ce local est utilisé également pour remiser divers matériels communaux et autrefois quelques « trésors » utilisés par nos anciens du 19° et début du 20° siècle (meule à grain, véhicule incendie).

C’est en 2008, après quelques réflexions menées au Conseil Municipal par le Maire, Gaston CHENU et son adjoint, Jacques GRILLON, qu’il a été décidé la construction de deux abris afin de ressortir les machines de nos anciens pour les mettre en valeur et en faire profiter la population villageoise et passante par cette départementale.

Donc, jouxtant le mur de cet entrepôt, sur une petite place bien « proprette » est érigé un abri en bois à l’intérieur duquel a été mise en valeur une première trouvaille qui dormait depuis fort longtemps.

Vous trouvez, donc sur ce site, bien à l’abri des intempéries, dans une magnifique structure en bois, derrière des vitres, une Pompe à Incendie à bras de Pompiers, datant de 1854, reluisante avec tous ses tuyaux, superbement bien rénovée, avec une plaque dorée gravée, prouvant qu’elle appartenait bien à la commune d’ISSANS

Continuant notre progression à travers le village et après un virage très serré entre deux fermes, à droite cette fois-ci, nous découvrons un lavoir municipal, des siècles précédents, de forme allongée, dans un rectangle divisé en deux parties, se terminant en demi-lune à l’une de ses extrémités ; l’eau y circule normalement. On imagine les lavandières du village, s’exténuant à leurs lessives, par tous les temps, mais sûrement lieu de rencontres et de commérages ! Il servait également d’abreuvoir lorsque toutes les fermes étaient occupées par le monde paysan.

Laissant notre imagination divaguer quant au travail épuisant de nos grand-mères, nous reprenons notre chemin, puis, toujours sur le côté droit, après deux fermes, nous arrivons devant une belle et imposante bâtisse à deux étages, aux volets bleus/gris, surmontée d’un fronton orné d’une discrète horloge (mais nous y reviendrons) supportant un campanile de la même couleur que les volets, sans oublier la girouette du « coq gaulois ».

C’est donc le bâtiment de la Mairie/Ecole, au rez-de-chaussée, côté gauche, les bureaux du secrétaire et du maire, de l’autre, la salle de classe unique. Une délibération du Conseil Municipal du 10 janvier 1834 évoque la rénovation du logement de l’instituteur et la reconstruction du bâtiment « Mairie » tel que nous le connaissons de nos jours. Sur sa façade, au-dessus de la porte d’entrée, se trouve la date de finition des travaux : 1837.

Quelques générations de nos « petits coucous » ont eu la chance d’apprendre, en toute tranquillité, à lire, écrire et compter dans cette classe unique à plusieurs niveaux de scolarité.

Cette classe fut fermée à la rentrée 2015, au bénéfice d’un regroupement pédagogique. Une Page de 300 ans se tournait probablement pour toujours !

Le réaménagement du bâtiment mairie mené en 2008 permit d’agrandir la salle du conseil municipal, de passer le logement locatif en duplex, de créer une bibliothèque et mettre en valeur notre horloge.

A présent, relevons la tête pour vous conter l’histoire de notre superbe horloge.

Au budget primitif de 1931, le Maire, M. LOVY Alfred, fait part au Conseil Municipal de l’intention de remplacer l’ancienne pendule dans un état de vétusté très prononcé, demandant des réparations trop coûteuses, n’étant pas sûr de leurs efficacités.

Dans sa séance du 2 août de la même année, relative à cette future acquisition, il est donc demandé un devis à un fabricant horloger : L.D. ODOBEY CADET à MOREZ-DU-JURA et c’est donc, après plusieurs échanges administratifs, que fût installée notre nouvelle horloge, sonnant autant de coups que l’heure indiquée, en la répétant une seconde fois. L’horloge sonne également une fois toute les demi-heures.

A l’intérieur du bâtiment, derrière notre horloge si volontaire, se trouve un surprenant et ingénieux mécanisme, à remontage électrique, système breveté SGDG, protégé dans un meuble, relié à des contrepoids au plafond, avec tout un système de poulies et d’engrenages : une véritable œuvre d’art, magnifique réalisation de minutie et de beauté des mécanismes d’horlogerie !

La visite n’est toutefois pas terminée.

Après avoir quitté notre Mairie, et… encore un autre virage, un de plus ! ignorant le    croisement de la petite route qui mène à St JULIEN-LES-MONTBELIARD, on trouve à droite, une ancienne ferme, avec une maison de couleur beige/marron, au bord de la rue, qui était autrefois la maison du berger du village, aujourd’hui transformée en remise.

Face à cette ferme, il y a une autre placette devant une ancienne ferme et ex. café. Alors là …. Un deuxième abri, fabriqué dans le même esprit que celui de la Pompe à Incendie par l’équipe de nos courageux bénévoles charpentiers, abrite une imposante et superbe meule à grains, en excellent état, ayant demandée beaucoup d’efforts et de courage à notre équipe pour la mettre en place, ne comptant pas leurs heures de bûcheronnage, débardage du bois, sciage, façonnage, transport des éléments, extraction de la meule du local municipal ….  Sans compter le déplacement audacieux des différents ensembles de cette meule dont les poids et les volumes n’étaient pas à négliger.

Que d’heures et de volonté passées à ces deux réalisations d’abris, afin de mettre en lieux sûrs les outils de nos ancêtres et par la même occasion, honorer leurs mémoires ainsi que les travaux pénibles de la terre à leur époque

Puis la Grande Rue passe sur un pont enjambant le Rupt, traverse un carrefour, et après quelques maisons à gauche et à droite, on arrive à la sortie de notre petit village, là où recommence la campagne verdoyante.

Et pour terminer, une dernière précision, cependant très importante, car tout au long de cette Grande Rue, pour rendre vivante l’ambiance de notre village, un groupe de bénévoles contribue activement à l’embellissement de notre patrimoine, et ainsi, nous rencontrons de multiples décorations en bois, peintes artistiquement par des bénévoles artistes, d’animaux, coq, poules, aras, lapins, moutons…même une grand-mère lavandière aidée d’un grand-père compatissant, et un mignon petit train !

Et tout ce petit monde s’éparpille gaiement parmi des vasques fleuries de différentes variétés de fleurs…  Les wagons du petit train en transportent également !

Un grand merci à tous nos villageois bricoleurs, charpentiers, jardiniers, décorateurs, et autres…… rendant accueillante notre commune afin d’y vivre en toute quiétude, sans compter leurs heures de travail. Les volontaires sont toujours les bienvenus.

Pour lire l’ouvrage de Monsieur Jean-Paul MONSEL sur la conception et la réalisation des abris cliquez sur lien suivant:  Œuvre de Coucous